Parcours de (re)mobilisation

Depuis 2019, nous développons un travail de (re)mobilisation et d'accompagnement des jeunes (16-25 ans), principalement les jeunes des communes de l'intérieur. D’abord ancrée dans le dispositif SEME (voir plus loin), elle est devenue au fil du temps une action globale et transversale, liant les différentes actions du pôle jeunesse.

La démarche d’accompagnement

L’action en direction des jeunes s’inscrit dans une globalité dont le maître-mot est la notion de parcours. Nous intervenons auprès de jeunes qui témoignent de ruptures dans leur trajectoire de vie (décrochage scolaire, précarité, etc.) et qui doivent justement reprendre leur parcours. En lien avec les partenaires, nous soutenons les jeunes dans la réalisation de leurs démarches (levée des freins, accès aux droits, recherche de formation ou d’emploi, soutien aux initiatives, etc.) Dans cette perspective, nous mobilisons différents outils et dispositifs, dont le CEJ-R (Contrat engagement jeune – en rupture) en partenariat avec la Mission locale.

L’enjeu est pour nous de les accompagner dans ce processus par lequel elles et ils construisent leur place dans le monde, ce qui nécessite de (re)trouver confiance en soi et capacité de projection. Concrètement, le travail d’accompagnement se déploie sur le long terme et mobilise différentes approches (aller-vers, mobilisation, etc.) répondant au double objectif d’insertion et d’empowerment, dans une perspective d’émancipation.

Les dispositifs de mobilisation

Le projet SEME (Séjours d’émancipation et de mobilisation vers l’emploi) est devenu emblématique de notre action. Ce dispositif a pour objectif principal de proposer une approche novatrice à des jeunes qui n’ont pas encore eu le « déclic », l’opportunité de s’engager dans un parcours professionnel ou un projet de vie. Autrement dit, il s’agit, par divers moyens, de remobiliser ces jeunes qui n’ont pas trouvé de réponses dans les dispositifs classiques (par manque d’information, par rejet, par découragement, etc.). Concrètement, après une phase d’aller-vers et d’incitation, les jeunes repéré.es sont accueilli.es pendant une dizaine de jours au sein d’un lieu adapté afin de prendre du recul par rapport à leur quotidien. Au programme : accompagnement personnalisé, activités sportives et culturelles, ateliers pédagogiques, rencontres avec des acteurs, vie collective... Ce temps vise à permettre l’établissement d’un projet de vie, une reprise de la confiance en soi et en sa capacité d’agir ainsi que la valorisation des jeunes et de leurs compétences.

Avec les Séjours de mobilisation artistique et culturelle (SMAC), nous donnons l’opportunité à des jeunes au profil créatif de se perfectionner et de se tester auprès d’artistes et d’artisan.es en parallèle d’un travail d’accompagnement. Concrètement, au sein des séjours, les jeunes sont mobilisé.es dans des chantiers thématiques associant temps d’initiation intensive et temps de création. Si le rôle des partenaires est de transmettre leurs connaissances et techniques, celui de La Critic est d’encadrer les ateliers et de soutenir les jeunes. Concernant les thématiques, nous nous appuyons sur la curiosité et les pratiques préalables des jeunes (couture, dessin, peinture, chant…). À ce titre, nous nous projetons sur différents axes thématiques : arts plastiques (peinture, sculpture, gravure), expression corporelle et théâtrale, écriture et création musicale, design et fabrication numérique.

Avec les Séjours mobilisation initiatives locales et environnement (SMILE), nous allons désormais décliner ce format autour des questions du développement local. En effet, les jeunes témoignent de la volonté d’agir au sein de leur territoire de vie en prenant en compte leurs enjeux et spécificités, tant d’un point de vue culturel qu’environnemental. L’objectif de ces séjours est de permettre l’émergence, et la structuration, d’activités locales dans différents domaines (tourisme, artisanat, agriculture, commerce) dans une logique de développement soutenable.

La colocation solidaire

Pour un grand nombre de jeunes, leur situation administrative ainsi que les difficultés matérielles rencontrées sont de réels freins à la réalisation de leur projet. Le fait est que les jeunes que nous accompagnons viennent de communes éloignées des centres de formation (principalement situés à Cayenne, mais aussi Kourou et Saint-Laurent). Pour les jeunes en recherche de formation, les principaux blocages sont d’ordre matériel. En effet, au-delà de l’accès à la formation, c’est la question du logement qui se pose. Or, la plupart du temps, les jeunes n’ont pas de moyens financiers ou de famille pour les accueillir sur le littoral. Dans le cadre de notre accompagnement, lorsque nous orientons les jeunes vers des formations par exemple, nous nous heurtons à ces freins. L’absence de solution d’hébergement entrave la faisabilité même des projets professionnels des jeunes. Au-delà, c’est la relation de confiance, pourtant solide, nous liant aux jeunes qui peut s’éroder devant notre incapacité à dépasser ces obstacles structurels.

C’est ainsi qu’est née l’idée de ce projet de développement d’une colocation solidaire et d’offre de logement pour les jeunes les plus éloigné.es. Dans l’esprit d’éducation populaire qui nous anime, l’objectif ne sera pas simplement de proposer un logement « clefs en main », mais d’une part de continuer de les accompagner et d’autre part de les inscrire dans des démarches d’engagement, dans une perspective d’émancipation.

Les objectifs principaux visés sont :
- Lever les freins à l’accès à l’emploi et aux formations, en luttant contre le mal-logement et les difficultés de mobilités pouvant être constatées sur le territoire.
- Favoriser l’autonomie, l’émancipation des jeunes de 18 à 25 ans en recherche d’emploi et/ou de formation.
- Promouvoir la montée en compétences et le partage de savoirs avec l’expérience et la conception de projets collectifs et solidaires.