Rapport d'évaluation du projet Oyani
La Critic a réalisé pendant 3 ans l'évaluation du projet Oyani, porté par l'association l'Effet Morpho, dans le cadre du FEJ (Fonds d'expérimentation pour la jeunesse). Marquée par la crise sanitaire, cette recherche a tout de même bénéficié d'un travail de terrain important témoignant d'une forte dimension ethnographique.
Ce projet se structurait initialement autour de la mise en œuvre de la « pirogue jeune », dispositif itinérant proposant activités et ressources dans les villages des communes de l’intérieur de la Guyane, plus précisément du Haut-Oyapock (Camopi) et du Haut-Maroni (Maripasoula) pendant les vacances scolaires. Au regard des besoins des jeunes et des habitant.es et des conditions (contexte sanitaire, spécificités géographiques), le projet a évolué en prenant la forme d’une action globale liant éducation populaire, intervention sociale et développement territorial.
Les jeunes des villages isolés de Guyane française témoignent de conditions d’existence (sociales, culturelles, familiales, géographiques...) spécifiques qui s’inscrivent dans un contexte de discrimination territoriale concernant l’accès aux droits et aux services. Au regard de ce contexte, une action d’éducation populaire répondant aux enjeux de l’émancipation et du développement territorial implique de déployer une démarche à la fois globale (de l’animation au travail social) et « souple ». En effet, ce qu’à démontré l’expérimentation, c’est qu’au regard de la réalité territoriale – qui plus est au moment de la crise sanitaire – il est nécessaire de s’inscrire dans une logique d’adaptation/évolution permanente, en prenant en compte les pratiques traditionnelles (rythmes et modes de vie, organisations familiales, chefferie coutumière...) et les situations des jeunes (des besoins de formation au risque suicidaire).Par ailleurs, si l’expérimentation témoigne d’une dynamique territoriale a priori solide – de l’ancrage local aux partenariats institutionnels – cette dernière pourrait être fragilisée au gré des conflits (au sein des villages, entre les acteurs associatifs...) et des changements d’acteurs (turn-over dans les administrations et les associations, succession des chef.fes...). Ainsi, la question de la pérennisation des actions mises en œuvre reste ouverte.
Il est possible de consulter le rapport final et sa synthèse.